12 juin 2009

Le Brésil sur la bonne voie !


Devenu "sûr", le Brésil espère voir affluer les capitaux étrangers.
Le Monde.fr , par Jean-Pierre Langellier. Article paru dans l'édition du 03.05.08.

Le Brésil est désormais considéré par les marchés comme un pays "sûr" pour les investisseurs internationaux. Cette nouvelle a été annoncée, mercredi 30 avril, par l'agence américaine d'évaluation financière Standard & Poor's (S & P). Celle-ci a relevé d'un cran - à "BBB", contre "BB +" auparavant - la note accordée à la dette souveraine du Brésil, qui ne fait désormais plus partie des pays à risque spéculatif.

La "récompense" allouée par S & P reflète, selon elle, "la maturité des institutions et du cadre politique du Brésil, dont témoignent l'allégement du déficit budgétaire et de la dette extérieure, et de meilleures perspectives de croissance". Malgré le gonflement actuel du déficit des comptes courants, dû à de fortes importations, ajoute l'agence, l'augmentation de la dette extérieure restera faible. Le Brésil mérite donc, conclut S & P, que ses notes à long terme (trois à cinq ans) bénéficient d'une "perspective stable". Les deux autres agences de notation, Moody's et Fitch, devraient, tôt ou tard, imiter S & P.

Les autorités brésiliennes affichent leur satisfaction. Le président Luiz Inacio Lula da Silva a salué "cette conquête du peuple brésilien", ajoutant : "Le pays vit un moment magique" . Le ministre de l'économie, Guido Mantega, s'est félicité que le Brésil "soit entré dans le club des pays sérieux et respectés", dans une période où l'économie mondiale est en crise. La Bourse de Sao Paulo s'est réjouie à sa manière, l'indice de ses valeurs clôturant avec une hausse de plus de 6 %.

La distinction reçue par le Brésil couronne une décennie de bonne gestion, conduite sous les gouvernements de l'ancien président social-démocrate Fernando Henrique Cardoso et ceux de l'actuel président de gauche Lula, depuis 2003. En janvier, le pays est devenu créditeur, lorsque le montant de ses réserves de change a dépassé celui de sa dette extérieure publique et privée.

ESSOR

Tous les secteurs de l'économie sont en essor. Les exportations du Brésil progressent grâce à la forte demande mondiale de ses matières premières et de ses produits agricoles. La croissance a atteint 5,3 % en 2007 et devrait rester solide cette année. L'inflation, quoique en légère hausse, devrait être contenue autour de 4,5 %. Devenu un pays "sûr", le Brésil espère voir affluer les capitaux des acteurs, par exemple les fonds de pension, qui hésitaient à y investir ou n'y étaient pas autorisés parce que le risque y était perçu comme trop élevé. En 2007, le Brésil a reçu 35 milliards de dollars en investissements directs étrangers. L'arrivée de capitaux devrait aussi entraîner une baisse des taux d'intérêt, donc du coût des financements. Le taux de base (7, 1 % en termes réels) reste l'un des plus élevés au monde.

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