19 janvier 2014

Investissement dans les terres agricoles: prix multipliés par 4 en 10 ans...et ça n'est pas fini.

Durant les 10 dernières années, le Brésil s'est particulièrement distingué dans l'agrobusiness mondial (voir aussi l'article "Brésil: un palmarès de plus en plus brillant").
Il a dépassé successivement l'Australie et la Chine, et vient de passer la Canada pour devenir le 3éme exportateur mondial: désormais seuls les USA et l'union Européenne vendent plus d'aliments que le Brésil !



En plus de ses compétences et de sa compétitivité, le pays dispose du plus grand stock de terres arables de la planète, que ce soit pour la production d'aliments ou pour la production d'énergie. En 10 ans, de 2002 á 2012, le prix de la terre a été multiplié par 4 (INFORMA ECONOMICS, USA).
Cette augmentation est principalement due á la demande croissante d'aliments et d'énergie (éthanol de canne-á-sucre), mais aussi á l'arrivée massive d'investisseurs voulant garantir leur capital et sa valorisation, dans un contexte de crise mondiale et un environnement économique volatile et chahuté. 



Ce sont les états du groupe "MAPITOBA" qui ont le plus bénéficié de cette valorisation de la terre: Maranhão, Piaui, Tocantins et surtout Bahia, dont l'ouest est en train de devenir un véritable "eldorado agricole"....le prix de la terre y a été multiplié par 5 en quelques années !

Les spécialistes de INFORMA ECONOMICS soulignent que le grand changement c'est l'arrivée d'investisseurs étrangers qui n'ont pas de tradition dans l'activité agricole mais qui ont été attirés par le manque d'alternatives ailleurs (volatilité des bourses, niveau très bas des intérêts rémunérateurs, morosité de la consommation...).
"La terre n'est pas comme les papiers: elle ne s'évapore pas", et la production d'aliments ne peut qu'augmenter...et d'ailleurs se doit d'augmenter.

3 approches sont possibles pour l'investisseur institutionnel ou le particulier :

- acheter des terres arables (accès, environnement agricole, présence de cours d'eau...etc) localisées sur "les frontières agricoles" de type "MAPITOBA" et attendre leur valorisation, sans s'engager plus loin.
- acheter dans ces mêmes régions des terres brutes et les préparer pour l'activité agricole (courbes de niveau anti-érosion, analyse et correction des sols, préparer infra-structure pour irrigation...etc). Lors de cette opération, la valorisation est fréquemment supérieure au seul prix initial de la terre !
- participer carrément á l'implantation d'un projet agricole: l'investissement est bien supérieur mais on ajoute á la valorisation de la terre devenue productive, la recette de la production qui est bien plus substantielle.
Le cumul de ces 3 "ad-valorem" produit des rentabilités de 18 á 20% par an....qui peuvent être bien supérieures selon les hausses des produits cultivés
(par ex + 60% á la Bourse de Chicago pour le seul soja durant les 3 dernières années, sans compter la valorisation de la terre).

2 observations:

1- On peut s'engager avec un fond d'investissement agricole: il en existe de tous les types pour petits et gros investisseurs, et vers tous les horizons, court terme (élevage, céréales, canne-á-sucre), moyen terme (café, cacao, fruticulture) ou très long terme (caoutchouc naturel, reboisement) .
2- Il existe une limite, encore en débat, pour l'acquisition de terres par des sociétés de capital étranger. Elle est pour le moment de 3'000 á 5'000 ha selon les cas.
Forte tendance au Parlement et au Sénat pour la supprimer définitivement.

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